dimanche 22 mars 2020

pas de confiment intellectuel


À quoi bon répéter ce qui est mille fois dit sur les écrans, les journaux, les tablettes, les radios. Je cherche des mots et des idées que je n’ai pas encore entendus et je n’en trouve pas. À ce moment de mon réveil, je risque le confinement intellectuel. Est-il plus grave que le confinement physique ? Le confinement intellectuel, c’est l’idée qu’il ne vaut pas la peine de sortir de notre univers mental puisque rien de neuf n’apparait. Nous sommes menacés par un virus sans programme, sans idéologie, sans chef. Des gilets jaunes biologiques, qui reviennent régulièrement sur les ronds-points et emmerdent tout le monde sans hiérarchie.

Quand la maison brûle, on célèbre les pompiers. Quand la peste frappe, le cours des blouses blanches grimpe. On applaudit à vingt heures le personnel médical. En septembre prochain,  peut-être applaudira-t-on les enseignants à la porte des écoles.

Tout ça pour dire quoi ? Autant il faut prendre au sérieux, en responsabilité, l’épidémie qui nous frappe, en obéissant sagement aux médecins qui savent, il n’y a aucune raison que cette épidémie nous sidère, envahisse tout. Le coronavirus frappe les poumons, les voies rescisoires. Il n’y a aucune raison qu’il frappe aussi les neurones, l’appareil compliqué qui nous permet de réfléchir.

Ce n’est pas sous-estimer le danger que de refuser qu’il envahisse d’autres domaines que le sien. Quand, pendant une campagne électorale, le journaliste de 20 heures, d’une voix grave, étranglée par l’émotion, les yeux dans les yeux, disait « la France a peur », à la suite d’un crime particulièrement crapuleux, il contribuait à paralyser les esprits et permettait aux fantômes du FN d’irriguer les esprits.

Aujourd’hui, confiné ou pas, je mène campagne contre un danger particulier à Biarritz : le danger qu’arrive à la mairie une droite extrême, rabougrie, xénophobe. Ce danger n’a pas disparu avec le coronavirus. Il  porte un nom : Maider Arosteguy. Mais les amis de cette candidate genre union des droites me somment de me taire : l’heure est à la mobilisation générale contre le coronavirus, silence dans les cerveaux, arrêtez de réfléchir.

Ils veulent m’empêcher de penser. Avec votre permission et sans la leur, je continuerai mon combat.

Parce que le sommeil de la raison engendre des monstres.

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