À quoi bon répéter ce qui est mille fois dit sur les
écrans, les journaux, les tablettes, les radios. Je cherche des mots et des
idées que je n’ai pas encore entendus et je n’en trouve pas. À ce moment de mon
réveil, je risque le confinement intellectuel. Est-il plus grave que le
confinement physique ? Le confinement intellectuel, c’est l’idée qu’il ne
vaut pas la peine de sortir de notre univers mental puisque rien de neuf n’apparait.
Nous sommes menacés par un virus sans programme, sans idéologie, sans chef. Des
gilets jaunes biologiques, qui reviennent régulièrement sur les ronds-points et
emmerdent tout le monde sans hiérarchie.
Quand la maison brûle, on célèbre les pompiers. Quand
la peste frappe, le cours des blouses blanches grimpe. On applaudit à vingt
heures le personnel médical. En septembre prochain, peut-être applaudira-t-on les enseignants à
la porte des écoles.
Tout ça pour dire quoi ? Autant il faut prendre
au sérieux, en responsabilité, l’épidémie qui nous frappe, en obéissant
sagement aux médecins qui savent, il n’y a aucune raison que cette épidémie
nous sidère, envahisse tout. Le coronavirus frappe les poumons, les voies rescisoires.
Il n’y a aucune raison qu’il frappe aussi les neurones, l’appareil compliqué
qui nous permet de réfléchir.
Ce n’est pas sous-estimer le danger que de refuser qu’il
envahisse d’autres domaines que le sien. Quand, pendant une campagne
électorale, le journaliste de 20 heures, d’une voix grave, étranglée par l’émotion,
les yeux dans les yeux, disait « la France a peur », à la suite d’un crime
particulièrement crapuleux, il contribuait à paralyser les esprits et
permettait aux fantômes du FN d’irriguer les esprits.
Aujourd’hui, confiné ou pas, je mène campagne contre
un danger particulier à Biarritz : le danger qu’arrive à la mairie une
droite extrême, rabougrie, xénophobe. Ce danger n’a pas disparu avec le coronavirus.
Il porte un nom : Maider Arosteguy.
Mais les amis de cette candidate genre union des droites me somment de me taire :
l’heure est à la mobilisation générale contre le coronavirus, silence dans les
cerveaux, arrêtez de réfléchir.
Ils veulent m’empêcher de penser. Avec votre
permission et sans la leur, je continuerai mon combat.
Parce que le sommeil de la raison engendre des
monstres.
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