mercredi 6 avril 2011

gagner les élections

La situation du pays, la dérive de la droite au pouvoir, nous imposent de gagner les élections présidentielles. Si nous ne les gagnons pas, nous sommes hors-jeu, nous le courant socialiste réformiste, pendant des générations. Nous laisserons le champ libre à une alternance entre centre droit et centre gauche. Entre droite dure et droite modérée. Nous compterons les coups et nous manifesterons avec le Front de gauche et le NPA contre les mesures autoritaires à l'égard des sans-papiers. Rien qu'à l'idée, j'en pleurerais de joie.
Pour gagner les élections, il faut vouloir gouverner. Une des manières de refuser le pouvoir est de mener la campagne des primaires d'une façon à refuser les responsabilités. Laissons à Mélanchon-Besancenot l'ivresse des colères renonciatrices. Que les candidats mènent campagne avec un seul but: gagner. Gagner, même si c'est aux dépens de leur propre avenir. Je dis cela avec facilité puisqu'il s'agit de leur avenir et non du mien. Au jour d'aujourd'hui, je précède les primaires en disant parce que je le pense que le candidat qui incarne le mieux la victoire possible est DSK. Si c'est lui, qu'il soit désigné. Si l'objectif unique est de gagner.
Gagner aujourd'hui, c'est rassembler autour des propositions d'un programme de gouvernement une partie de la droite centriste. Cela suppose une grande clarté dans les propositions et dans les actions. Toutes les actions. Rassembler la gauche? Oui. Celle qui veut gouverner, prendre des responsabilités. Le NPA et LO se situent en dehors. Le Front de gauche et le PC hésitent. S'il y a des actions en commun, qu'elles se mènent sur la base de notre politique et de nos perspectives d'avenir. Voici par exemple, localement, un comité magma contre la répression qui édite un tract sur le thème: y en a marre, y en marre des contrôles au faciès, de la répression. Le 5 avril, quand j'ai lu à la mosquée de la rue Polonceau une "déclaration de paix aux musulmans qui vivent en France", deux inspecteurs de police sont venus me demander le texte de cette déclaration et me présenter les excuses du commissaire Clouseau qui aurait aimé être présent. Les deux militantes du NPA qui étaient présentes en bafouillaient de confusion idéologique. Ça ne collait pas avec la liste des "y en a marre". Quand Espoir Goutte d'Or négocie avec la police, en permanence, la place des véhicules pour pouvoir mieux faire son travail de prévention, ça ne colle pas non plus. Alors, la présence d'élus dans ce regroupement introduit une confusion regrettable. Une culture de gouvernement, ce n'est pas demain, c'est tous les jours. A ces deux militantes du NPA un peu désorientées, j'ai demandé: les patrouilles de police peuvent marcher tranquillement dans le quartier sans recevoir de parpaing sur la tête, c'est bien ou c'est pas bien? Elles ont du mal à dire que c'était bien. Elles ne l'ont même pas dit. Leur silence les exclut d'un rassemblement de la gauche qui vise à gouverner. Qui veut développer la police de proximité.
Autre exemple de cette culture de rassemblement et de gouvernement. Les militants socialistes sont actifs dans la défense des sans-papiers. C'est bien. Mais la plus grande partie des issus de l'immigration qui vivent et travaillent dans le quartier disposent de papiers, d'un métier, sont des commerçants légaux, ont des enfants qui vont dans les écoles. Qu'est-ce qu'on leur dit à eux? On leur dit, euh…dommage que vous ne soyiez pas des sans-papiers, sinon, on vous aiderait.

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