lundi 30 septembre 2019

éxilés politiques et migrants


Qui est responsable ?





Quand une catastrophe se produit, la justice, l’opinion, la presse, les citoyens, réclament des responsables. Tchernobyl, Volkswagen, agressions sexuelles, famine, incendies. Une liste infinie d’accidents individuels ou collectifs dont les victimes réclament justice.



En politique, c’est un  peu plus compliqué. On peut avancer sans crainte que le nazisme est responsable de l’extermination des Juifs, que le communisme est responsable du goulag et de la famine en Ukraine, que le colonialisme a tué par millions, que le maoïsme a provoqué des dizaines de millions de morts et que Pol Pot a exterminé plusieurs millions de personnes dans ses camps. Quand les Hongrois ont migré par dizaines de milliers après la révolte de 1956, il apparaissait clairement que les responsables de cette migration étaient les Soviétiques et leur politique de répression. Les fuyards de RDA étaient poussés vers l’étranger par un régime totalitaire. Les Vietnamiens cherchaient le salut vers la mer à cause d’un régime insupportable. Les Cubains étaient prêts à tout risquer pour respirer l’air de la liberté.



Pour des événements plus récents, les responsabilités se brouillent. Tous les jours devant nos yeux, dans le monde occidental, des millions de migrants risquent leur vie pour quitter leur pays et cherchent asile, travail, dans les pays développés.



Les conditions de leur accueil, santé, éducation, logement, dépendent des pays où ils aboutissent. Accueillir dignement ne dispense pas de rechercher les responsables. Tout se passe comme si les pays occidentaux étaient non seulement responsables de l’accueil des migrants, mais aussi responsables de leur migration.



Ces questions sont rarement abordées. Pourquoi ces migrants du Maghreb, de l’Afrique Noire ? Qu’est-ce qui pousse des millions d’hommes à prendre la douloureuse décision de quitter quartier et famille au Maghreb et en Afrique noire ? Par plaisir ? Les guerres, les difficultés économiques, la maltraitance des femmes ne sont-ils pas des facteurs de migration ? La corruption des gouvernants, des élites, n’empêchent-elles pas le développement. Ne sont-elles pas des facteurs de découragement devant l’avenir ?  Les révoltes dans ces pays disent régulièrement que des millions de jeunes préfèrent rester sur place plutôt que de s’exiler. La répression les a jetés à la mer.



Les Chinois, les Vietnamiens, les Russes, les Allemands, les Hongrois, qui fuient ou fuyaient leur pays étaient des réfugiés politiques. On les nommait ainsi. Les Africains et les Arabes ne méritent pas ce terme semble-t-il. Ils émigrent juste parce qu’ils ont faim. S’ils fuyaient la dictature, la maltraitance, l’absence de libertés individuelles et collectives, ils deviendraient tous des réfugiés politiques. Refuser ce statut n’est-il pas un reste d’esprit colonialiste ?


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