jeudi 26 septembre 2019

renversement


Le mort saisit le vif



En moins de douze heures, j’ai assisté quasiment en direct à une séance du conseil municipal de la ville de Biarritz et aux obsèques médiatiques de Jacques Chirac. C’est ainsi que m’est venue une idée simple, qui bouleverserait les usages politiques.



Voici son cheminement. Dans la vraie vie, les échanges, les débats, les discussions politiques sont violentes. Insultes, accusations, invectives, éructations. Dès qu’un acteur de cette scène meurt, il est paré de toutes les qualités, on le salue, on le respecte, on ne retient de lui que ses succès, on oublie tous ses défauts.



Je propose tout simplement un renversement méthodologique majeur, une rupture épistémologique,, un retournement conceptuel. Que dans les réunions, les débats, les discussions, les élus, les responsables politiques, s’adressent à leurs adversaires, à l’opposition s’ils sont la majorité, à la majorité s’ils sont l’opposition, au maire, aux adjoints, aux ministres, comme s’ils venaient de mourir. Vous comprenez l’astuce ? La mort transforme votre adversaire en objet digne de respect.



Chaque responsable politique conserverait ses insultes, ses dénonciations, ses colères, pour le jour de l’enterrement. Le jour des obsèques, les uns et les autres viendraient déverser les tombereaux d’invectives qui sont le lot quotidien de la vie politique. Les discours dans les églises et dans les funérariums s’adresseraient aux défunts comme s’ils étaient vivants.



Nous aurions ainsi des longues périodes de discussions apaisées et les rancœurs accumulées exploseraient le jour de la mort.



La vie politique deviendrait un long fleuve tranquille et les obsèques un carnaval. Tout le monde y gagnerait.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire