lundi 16 septembre 2019

intégrismes




Pour les municipales



Quelques mots pour réfléchir aux prochaines échéances électorales. Savoir qui se présente est important mais j’ai un peu de mal à me passionner pour les conversations secrètes entre petits responsables politiques qui évitent les questions centrales.



D’abord et encore le logement.  Il est de plus en plus difficile pour des familles modestes de se loger à Biarritz. Le nombre de volets fermés hors saison inquiète. Les habitants propriétaires qui louent pour la saison et ferment hors saison sont des électeurs. Les familles modestes vont habiter plus loin, toujours plus loin. Et sont électeurs ailleurs. Des classes ferment faute d’élèves. Sur cette question, qui s’exprime de manière politique ? Qui déclare qu’il ne s’agit surtout pas d’une guerre entre propriétaires et demandeurs de logements sociaux ? Qu’il est de l’intérêt des propriétaires de conserver une ville mixte socialement et culturellement ? Qu’une ville aux volets fermés où les cours de récréation se taisent est une ville morte. Ces temps derniers, j’ai beaucoup entendu des discussions sans fin sur l’Hôtel du Palais, sur l’impossibilité de construire, que le PLU est du domaine de la Communauté d’agglo. La liste des difficultés est longue et la liste des solutions est brève. Nous connaissons tous des connaissances, de familles modestes, qui ne peuvent ni louer, ni acheter, qui vont habiter de plus en plus loin, des gens qui aiment Biarritz, qui veulent s’impliquer dans sa gestion et qui socialement sont exclus de ses murs. Nos élus ont passé des centaines d’heures à discuter de la gestion de l’Hôtel du Palais. Et quelques minutes sur les logements sociaux. Les solutions sont difficiles ? Qui recherche la facilité ferait mieux d’éviter toute ambition politique.



Deuxième question centrale. Biarritz est une ville qui résiste jusqu’ici aux intégrismes. Biarritz a voté contre l’EPCI, majoritairement, inquiète à juste titre des aspects identitaires de ce mammouth. Depuis, sur toutes les questions économiques, culturelles, touristiques, transport… les frontières craquent. Il ne reste que le soutien à la langue basque et au Artisans de la Paix, blanchisseurs de la terreur d’ETA. Soutien unanime selon Jean-René Etchegaray, puisque ceux qui ne sont pas d’accord se sont courageusement tus.



Une ville qui résiste aux intégrismes religieux. Quand Mgr Aillet proteste contre la Gay Pride dans les rues de la ville, le maire Didier Borotra lui répond que Mgr s’occupe de ses fidèles et ne mélange pas une ville laïque et plurielle avec ses croyances. Quand Mgr Aillet organise au Bellevue avec des intégristes venus des Etats-Unis une manifestation contre l’IVG, contre le mariage pour tous, contre la laïcité, une contre-manifestation importante a eu lieu Place Clémenceau, avec le maire, les adjoints, les conseillers municipaux. Une marche méritant le nom de marche des fiertés.



Une ville qui résistait naguère aux intégrismes identitaires. Quand Didier Borotra a intégré des abertzale à la majorité municipale, ils ont dû signer une déclaration affirmant qu’ils ne soutiendraient jamais la terreur d’ETA. Depuis, sur cette question, le recul est notoire. Le maire de la ville va soutenir des manifestations de blanchissage de terreur (car les victimes dit-il sont « des ceux côtés »,) insultant d’une seule formule les victimes de la terreur et les etarras qui ne veulent pas être des victimes, mais des combattants de la liberté, revendiquant leur statut de bourreaux.



Un bulletin de vote comporte juste un nom et pas une réflexion. En attendant le jour du vote, rien n’interdit de réfléchir. Voyez les élections en Israël. Les partis intégristes religieux font moins de dix pour cent aux élections. Mais avec ce pourcentage, ils font et défont les majorités de gouvernement. Ce qui n’empêche pas un débat vigoureux. Au Pays Basque français, les intégristes patriotes font moins de dix pour cent. Tous les candidats leur laissent le champ libre parce qu’ils pourraient avoir besoin de leur appui. Du coup, aucun débat, il faut se taire. Des élus vont honteusement discuter avec une organisation terroriste et blanchir leurs crimes, personne ne bronche. Ceux qui sont d’accord répètent le récit d’EH Baï, ceux qui ne sont pas d’accord se taisent.



L’intégrisme social transforme les pauvres en étrangers. L’intégrisme religieux transforme les citoyens en parias. L’intégrisme identitaire trie les patriotes et les traîtres à la patrie.



La lutte contre tous ces intégrismes a été menée vigoureusement dans le passé. Les menaces sont toujours là.



(Si vous pensez que ces idées méritent d’être débattues,  partagez-les. ).

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