Pour les municipales
Quelques mots
pour réfléchir aux prochaines échéances électorales. Savoir qui se présente est
important mais j’ai un peu de mal à me passionner pour les conversations
secrètes entre petits responsables politiques qui évitent les questions centrales.
D’abord et
encore le logement. Il est de plus en
plus difficile pour des familles modestes de se loger à Biarritz. Le nombre de
volets fermés hors saison inquiète. Les habitants propriétaires qui louent pour
la saison et ferment hors saison sont des électeurs. Les familles modestes vont
habiter plus loin, toujours plus loin. Et sont électeurs ailleurs. Des classes
ferment faute d’élèves. Sur cette question, qui s’exprime de manière politique ?
Qui déclare qu’il ne s’agit surtout pas d’une guerre entre propriétaires et demandeurs
de logements sociaux ? Qu’il est de l’intérêt des propriétaires de
conserver une ville mixte socialement et culturellement ? Qu’une ville aux
volets fermés où les cours de récréation se taisent est une ville morte. Ces
temps derniers, j’ai beaucoup entendu des discussions sans fin sur l’Hôtel du Palais,
sur l’impossibilité de construire, que le PLU est du domaine de la Communauté d’agglo.
La liste des difficultés est longue et la liste des solutions est brève. Nous
connaissons tous des connaissances, de familles modestes, qui ne peuvent ni
louer, ni acheter, qui vont habiter de plus en plus loin, des gens qui aiment Biarritz,
qui veulent s’impliquer dans sa gestion et qui socialement sont exclus de ses
murs. Nos élus ont passé des centaines d’heures à discuter de la gestion de l’Hôtel
du Palais. Et quelques minutes sur les logements sociaux. Les solutions sont
difficiles ? Qui recherche la facilité ferait mieux d’éviter toute
ambition politique.
Deuxième question
centrale. Biarritz est une ville qui résiste jusqu’ici aux intégrismes. Biarritz
a voté contre l’EPCI, majoritairement, inquiète à juste titre des aspects
identitaires de ce mammouth. Depuis, sur toutes les questions économiques,
culturelles, touristiques, transport… les frontières craquent. Il ne reste que le
soutien à la langue basque et au Artisans de la Paix, blanchisseurs de la
terreur d’ETA. Soutien unanime selon Jean-René Etchegaray, puisque ceux qui ne
sont pas d’accord se sont courageusement tus.
Une ville qui
résiste aux intégrismes religieux. Quand Mgr Aillet proteste contre la Gay Pride
dans les rues de la ville, le maire Didier Borotra lui répond que Mgr s’occupe de
ses fidèles et ne mélange pas une ville laïque et plurielle avec ses croyances.
Quand Mgr Aillet organise au Bellevue avec des intégristes venus des Etats-Unis
une manifestation contre l’IVG, contre le mariage pour tous, contre la laïcité,
une contre-manifestation importante a eu lieu Place Clémenceau, avec le maire,
les adjoints, les conseillers municipaux. Une marche méritant le nom de marche
des fiertés.
Une ville qui
résistait naguère aux intégrismes identitaires. Quand Didier Borotra a intégré
des abertzale à la majorité
municipale, ils ont dû signer une déclaration affirmant qu’ils ne soutiendraient
jamais la terreur d’ETA. Depuis, sur cette question, le recul est notoire. Le
maire de la ville va soutenir des manifestations de blanchissage de terreur
(car les victimes dit-il sont « des ceux côtés »,) insultant d’une
seule formule les victimes de la terreur et les etarras qui ne veulent pas être
des victimes, mais des combattants de la liberté, revendiquant leur statut de
bourreaux.
Un bulletin de
vote comporte juste un nom et pas une réflexion. En attendant le jour du vote,
rien n’interdit de réfléchir. Voyez les élections en Israël. Les partis
intégristes religieux font moins de dix pour cent aux élections. Mais avec ce
pourcentage, ils font et défont les majorités de gouvernement. Ce qui n’empêche
pas un débat vigoureux. Au Pays Basque français, les intégristes patriotes font
moins de dix pour cent. Tous les candidats leur laissent le champ libre parce
qu’ils pourraient avoir besoin de leur appui. Du coup, aucun débat, il faut se
taire. Des élus vont honteusement discuter avec une organisation terroriste et
blanchir leurs crimes, personne ne bronche. Ceux qui sont d’accord répètent le
récit d’EH Baï, ceux qui ne sont pas d’accord se taisent.
L’intégrisme
social transforme les pauvres en étrangers. L’intégrisme religieux transforme
les citoyens en parias. L’intégrisme identitaire trie les patriotes et les traîtres
à la patrie.
La lutte
contre tous ces intégrismes a été menée vigoureusement dans le passé. Les
menaces sont toujours là.
(Si vous pensez
que ces idées méritent d’être débattues, partagez-les. ).
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