mardi 23 juillet 2019

municipales biarritz


Pour les prochaines élections municipales.





Sur les étagères de l’offre politique, quel produit vous attire ? Quel produit vous donne envie de consacrer un peu de temps, un peu d’argent, un peu de passion ? Pendant une bonne partie de ma vie, je savais où diriger mes pas, j’allais droit vers le rayon familier avec mon caddy et je n’hésitais pas. Aujourd’hui, je cherche.



J’ai conservé de mon passé deux lanternes. La première, -n’y voyez pas d’ordre hiérarchique- est une aversion jamais calmée pour les politique ethniques, identitaires, nommez-les comme vous voulez. La seconde est la justice sociale. Le pire se produit quand se mêlent les colères sociales et les aspirations identitaires.



J’ai vécu dans l’opposition de deux systèmes : le communisme qui a abouti à la dictature, au goulag  et à l’anémie économique. Le capitalisme avec son cortège de libertés politiques, de croissance économique, d’injustices sociales et d’écarts des revenus.



Les riches deviennent plus riches, la richesse des un pour cent les plus riches s’accroît. On ne voit plus que ça. « Au risque que ce projecteur braqué sur les nantis plonge tout le reste dans l’obscurité » (P.Y. Geoffard, libération 11/12/2018).  On ne voit plus que le budget du gouvernement Macron augment le pouvoir d’achat des plus pauvres. Minimum vieillesse ou allocation d’adulte handicapé vont augmenter. La taxe d’habitation est supprimée. Plus rien à payer pour les lunettes, les prothèses dentaires et auditives. Un plan de lutte contre la pauvreté est salué par les associations qui sont au premier rang de cette lutte. Plus de moyens pour les élèves en difficulté. Mais rien n’y fait : « taxer cette minorité est la seule mesure qui pourra apaiser la colère. « soyez conscient que même si elle est utile, elle ne changera que bien peu la dureté de votre quotidien » nous dit P.Y. Geoffard.



Au Venezuela ou à Cuba, le paysage est familier. L’effondrement du système démocratique s’accompagne d’un effondrement de l’économie de marché. Sur la scène mondiale apparaît un autre système : une économie de marché avec un régime de parti unique. Des économies de marché où les dirigeants parlent comme des dictateurs. Un nouveau nom apparaît : « l’illibéralisme ».



Pour Maurice Levy : le libéralisme créé richesses et croissance, le tout accompagné d’une formidable redistribution au profit des plus fragiles. Malgré ce résultat, il est perçu comme un système qui ne profite qu’aux riches. (Le monde, 2/07/2019). Maurice Levy demande un « libéralisme plus humain ». Laurence Boone, chef économiste de l’OCDE, dénonce le caractère figé des statuts sociaux, la trop grande difficulté de sortir de son quartier ou de sa classe. En Europe, la France est le pays où le système libéral est le plus critiqué et où l’égalité des chances est le moins bien assuré. Le pays où le déterminisme social est le plus figé.



Ce que je crains, c’est le pouvoir absolu, sans contrepoids, du haut ou du bas. La finance sans frein. Les colères et les jacqueries. Des camionneurs qui bloquent. Des paysans et leurs tracteurs. Les ouvriers du livre qui détruisent la presse. Des gilets jaunes qui font peur à toute la classe politique. Les minorités agissantes ou destructrices ou meurtrières. Je sais, je les ai vus. Dans la cour de la Sorbonne, ceux qu’on appelait les « Katangais ». Les étudiants communistes n’avaient pas le droit d’avoir un stand dans cette braderie aux idées. Ils se faisaient tabasser par des gros bras.  Dans l’acceptation de tous. Et puis à l’université de Paris VIII, des commandos de maoïstes qui trainaient dans la boue des profs qui souhaitaient faire cours alors qu’une poignée d’étudiants bloquaient la fac. D’autres commandos qui détruisaient les urnes pour empêcher les élections universitaires. L’état de droit peut se dissoudre dans la finance et dans la violence dite du « peuple ». Les héritiers, les miens comme ceux des autres, sont gilets jaunes, avant-gardes terrorisantes, séparatistes régionaux.



Dans les débats nationaux, je retrouve ces thèmes. Dans les débats locaux, ils disparaissent. On s’énerve pour l’hôtel du Palais, pour des subventions à un festival… Jamais on ne s’énerve pour le soutien de la ville aux blanchisseurs d’etarras. Jamais on ne s’énerve pour le retard apporté à la construction de logements sociaux. Nationalement, on privatise les aéroports. Localement, on municipalise un palace.



Localement, la situation n’est pas bonne. Quand vous regardez la politique sur l’écran national, il y a des débats sur tous les sujets. Les discussions traversent les différentes familles politiques. Des républicains soutiennent tel projet Macron. Les insoumis se déchirent. La gauche se soigne. C’est la vie politique. On discute chez les marcheurs des prochaines élections municipales à Paris et à Bordeaux. Ouvertement. Les différentes idées sont soumises aux militants. Ici, rien.



Ici, les patriotes se regroupent dans une liste RPC (Retourne à Paris connard !). La gauche insoumise manifeste contre la rencontre G7 de fin août. Il y un candidat écolo qui ne dit rien sur les grands sujets. La droite a plusieurs candidats qui ne s’expriment guère sur leurs différences. Le maire sortant (Modem et marcheur) considère l’assassin de Yoyès comme une victime.



Dans mon écurie, règne ce que je crains le plus : les cabinets secrets, les comités politiques en chambre, les petits tyrans domestiques, les apparatchiks analphabètes, l’arrogance de ceux qui n’ont pour eux que l’arrogance, la soumission sans réflexion, le suivisme carriériste, les mains dans les poches et la souplesse des échines.



Aux prochaines municipales, il va falloir choisir. Viendra un moment où il faudra mettre un bulletin dans l’urne. Mais sur les questions que je considère comme fondamentales, rien ne vient. Les élections se tiendront en mars 20120. Il reste neuf mois.  









           


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