mardi 2 juillet 2019

urgences et gilets jaunes


Urgences et gilets jaunes



            La grève qui affecte les services d’urgence hospitalière rappelle la logique des gilets jaunes. Elle est menée hors cadre syndical, par un comité d’action. La ministre de la santé a réagi comme le gouvernement Macron hier : on sort le carnet de chèque, on donne une prime, on crée une centaine d’emplois supplémentaires. Mais la colère est encore plus forte, la grève continue. Avec les mêmes arguments que sur les ronds-points, je n’y arrive plus, j’ai faim, j’ai vu une malade mourir sur un brancard, ce n’est plus possible. Pas de vue d’ensemble, des colères particulières.



            Ce modèle détricote toutes les relations sociales, tous les intérêts généraux au profit d’émotions privées. Des groupes de personnes très en colère, très déterminées, occupant des positions stratégiques, comme les camionneurs, ou les paysans avec leur tracteur, ou les profs qui corrigent les copies du bac, gilets jaunes, stylos rouges, bonnets rouges, on occupe, on bloque, et le gouvernement sort un carnet de chèque, accorde une prime, la dette publique s’accroit. La réaction aux gilets jaunes a ouvert les vannes.



            La notion d’intérêt général se dissout. Ce que j’ai lu sur les urgences hospitalières, des articles écrits par des responsables de service, indiquait qu’il fallait des réformes importantes de la médecine de ville, l’installation de maisons de santé, la formation de plus de médecins et d’infirmiers. Des réformes qui prennent du temps.  Chacun doit contribuer, déterminer les hiérarchies, céder ou avancer. La réaction aux gilets jaunes a donné un exemple désastreux. Les syndicats réformistes, les associations, sont mises de côté.



            Dans notre société, j’ai l’impression qu’une partie non négligeable des nantis, entrepreneurs, financiers, n’est pas insensible à la notion d’intérêt général. Qu’une partie importante des salariés, dans l’industrie, l’éducation, la santé, est  ouverte à la notion d’intérêt général. Des deux côtés, l’irresponsabilité et la colère guettent. Une finance folle et des coups de force destructeurs. Privilégier dans tous les domaines ceux qui sont prêts à négocier leurs intérêts en vue d’un compromis favorable pour tous me semble la bonne voie. Je ne suis pas certain que cette orientation soit la boussole du gouvernement actuel.



           










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