Si on se réveillait ?
La droite radicale (marquée par la xénophobie, l’islamophobie,
la phobie de l’Europe) promeut un monde figée dans le communautarisme, les
chrétiens contre les musulmans, les peuples contre les minorités, les invectives
contre les délibérations. (Sylvain Kahn et Jacques Levy , le monde 2 et 3 juin 2019). Elle est au pouvoir directement en Italie,
en Pologne, en Bulgarie, en Estonie, ou en coalition (Autriche, Finlande,
Danemark, Belgique). En France, le RN est arrivé en tête aux élections
européennes, ainsi que le Brexit de
Farage au Royaume-Uni. La droite classique, mais pas seulement, est infiltrée
par le communautarisme, comme en témoigne le glissement abertzale des partis
traditionnels en Pays Basque français.
Ces mouvements se développent sur un fond
de catastrophisme ambiant. Le comité G7 EZ, qui regroupe les artisans de la
paix, les séparatistes, et qui développe son idéologie et ses activités sans
rencontrer de résistance, dénonce une violence qui domine le monde. Tous les salariés,
tous les chômeurs tous les migrants, sont en train de souffrir de la violence
économique et sociale. Et mobiliser 20 000 policiers pour le G7, n’est pas une
violence ? (Sud-Ouest 11/07/2019).
Ces mouvements rejoignent le survivalisme :
à l’origine un mouvement xénophobe qui voulait protéger la civilisation
chrétienne, blanche et mâle et qui aujourd’hui se réfère à l’effondrement de « notre
civilisation », à la crise économique, la menace climatique, pour préparer
la survie de l’espère par une espèce de zadisme ambiant : on se replie sur
des communautés fermées, hors du monde. Il faut apprendre à se passer de l’électricité,
à renoncer à la société de consommation. Notre Dame des Landes est une espèce
de survivalisme. Le repli sur la
communauté d’agglo, manifeste avec l’eusko, l’énergie produite localement
contre l’électricité « importée », témoigne de cette rencontre.
Les anti G7 sont des survivalistes. L’avenir
ne peut être que sombre : crise économique, menace climatique,
effondrement de notre civilisation. Cette nébuleuse ouatée permet tous les
comportements. Car les G7 vont manifester contre quoi ? Pour quoi ?
Une manifestation contre le réchauffement climatique, se comprend. Contre les
violences domestiques, on comprend. Mais comment peut-on manifester « contre
le G7 » ? Les revendications
précises disparaitront dans la fumée des lacrymogènes, il restera une violence annoncée, nébuleuse,
légitimée par des discours irresponsables.
Laissons la conclusion à Pierre Pachet :
« Depuis des
mois se manifeste une violence qui se dit légitime et considérée comme telle….
Le risque n’est pas de les voir conquérir une majorité…mais que s’installe dans
le pays une frange d’opposants déterminés au « système » à savoir l’économie de
marché ou la démocratie représentative et les organismes qui régulent la vie
sociale. Cette frange ne prétend pas incarner une opinion minoritaire, …mais la
totalité de la société « opprimée »… Sur ce point se rejoignent Mélenchon, une
partie du Front national, la CGT, et des groupes d’enragés. L’extrémisme est
une tradition française, qui risque à tout moment de réussir à occuper l’ensemble
de l’espace des idées ». Pierre Pachet, libération 12 juillet 2016.
La ouate que représentent aujourd’hui
les partis du Pays Basque français, LR, La République en Marche, PS, tous
ralliés à l’ikurina, vous invite à vous endormir. Si on se réveillait ?
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