Vendredi 7
juin, la Grande Teinturerie de Bake Bidea lèvera son rideau pour une nouvelle
lessive de la terreur d’ETA. Elle racontera que le processus de paix au Pays
Basque a été engagé unilatéralement. Il y avait un » conflit », entre
l’Espagne, la France et l’ETA. L’ETA a décidé de cesser le feu,
unilatéralement. En 2011. Puis a décidé unilatéralement de rendre les armes à « la
société civile ». Puis de se dissoudre unilatéralement. Grâce à ces
mesures unilatérales, nos élus et leur
famille peuvent se promener sans garde du corps dans les rues de Biarritz.
Tel est le
récit que Bake Bidea et les Artisans de la Paix déroulent sous nos espadrilles
depuis plus de deux ans. Ils appellent ce récit « processus de paix ».
Vous ne le saviez pas, mais avant 2017, notre Pays Basque français était à feu
et à sang, et la paix est revenue. Au mois de juin, dans les rues de la ville
de Biarritz, une manifestation intitulée « Les années folles » nous
fait revivre les années 1920, avec costumes et voitures d’époque. Sur le même
modèle, Bake Bidea et les Artisans de la Paix nous font revivre les années de
plomb en un défilé bariolé.
Au Pays Basque
espagnol, les citoyens et la société civile racontent une autre histoire. Ils
racontent qu’il n’y a pas eu de « conflit », mais l’emploi de la
terreur contre une société démocratique. Ils racontent que contre cette
terreur, la société civile s’est mobilisée, a manifesté. Ils racontent que deux
états démocratiques, la France et l’Espagne, ont coopéré pour mettre les
terroristes hors d’état de nuire. Ils racontent que la démocratie l’a emporté
contre la terreur. C’est aussi le récit de notre président, Emmanuel Macron,
quand il rencontre Pedro Sanchez.
Au Pays Basque
espagnol, les citoyens et la société civile racontent que Bake Bidea et les
Artisans de la Paix sont utilisés comme entreprise de blanchiment des crimes de
l’ETA. Quand Bake Bidea et les Artisans de la Paix protestent contre l’arrestation
de Josu Ternera, la société civile, les intellectuels, les élus, rappellent l’attentat
de Saragosse, les six enfants massacrés. Ils racontent que partout dans le
monde, les atteintes à la démocratie passent par le blanchiment des crimes.
Vincent Bru,
député Modem, Michel Veunac, maire de Biarritz, Max Brisson, sénateur LR, sont
complices de cette opération de blanchiment. Ils ne peuvent se soumettre ainsi
au récit blanchisseur que par un silence résigné des citoyens de la société
basque française. Que ceux qui ne sont pas d’accord le chuchotent, le disent, l’écrivent,
le crient, le hurlent.
Ils ne sont
pas assez nombreux, ceux qui saluent la démocratie du Pays Basque espagnol qui
a vaincu ETA. Ils ne sont pas assez nombreux ceux qui s’inclinent devant les
victimes d’ETA. Ils ne sont assez nombreux mais ils sauvent l’honneur du Pays
Basque français.
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