Non,
vous ne rêvez pas !
Josu
Urrutikoetxea a été arrêté pour avoir refusé d’affronter la justice d’un pays
démocratique. Il est accusé notamment de l’attentat de Saragosse de 1987, onze
morts dont six enfants dans une caserne de gardes civils. En ce temps-là les
gardes civils étaient traités de « chiens » par l’ETA et leurs
enfants de « fils de chiens ».
Bake
Bidea et les Artisans de la Paix ont protesté contre cette arrestation. Selon
eux, elle était insultante et irresponsable. Bake Bidea signifie le
« chemin de la paix » Pour les victimes d’ETA en Espagne, c’est le
chemin de la blanchisserie. Jusque-là pas la peine de vous pincer, vous ne
dormez pas.
Pour
Alain Badiou et Toni Negri, Josu Urrutikoetxea est un « combattant »
dont les actions ont été « stigmatisées par les médias et
instrumentalisées par les pouvoirs publics ». Là encore, tout est normal.
Alain Badiou considère les millions de morts de la révolution culturelle en
Chine comme un détail de l’histoire et Toni Negri a plaidé inlassablement la
cause de Cesare Battisti et des brigades rouges en Italie. Donc, tout est
normal.
Là où
la nécessité de se pincer devient impérieuse, c’est quand on voit, quand on
entend, Max Brisson, sénateur LR, Vincent Bru, député modem, Jean-René
Etchegaray, centriste et Michel Veunac, La République en Marche, reprendre les
mots de Toni Negri, d’Alain Badiou. Quand on les voit s’assoir à la même table
que les blanchisseurs, manifester avec eux pour Josu Urrutikoetxea. Ce n’est
pas possible ! Vous rêvez ! Enfin les mêmes qui demandent l’intervention
de la police quand un ado fume un joint sur la plage. Les mêmes qui font fermer
les cafés quand la musique est trop forte. Les mêmes qui se précipitent au
Petit Bayonne parce qu’il y a trop de bruit.
Non, vous ne rêvez pas.
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