mardi 25 juin 2019

unilatéral


Unilatéral.



Dans le vocabulaire des blanchisseurs (garbitu bidea), qui négocient inlassablement avec les demi-soldes d’une armée morte, l’ETA a cessé le combat unilatéralement. Un jour, comme ça, tombé du ciel, l’armée basque qui n’avait rien obtenu d’autre que des morts et des emprisonnements, a décidé stop, on arrête, on range les fusils, on enterre la dynamite, on démobilise les troupes. Pour quelles raisons ? Aucune. Ce fut unilatéral. Ainsi l’armée allemande, un beau jour du printemps 1945, décida unilatéralement de déposer les armes.



Unilatéral. Donc pour rien ne comptent les manifestations pour la paix, Basta Ya, les millions de Basques espagnols dans la rue. Puisque ce fut unilatéral. Pour rien ne compte l’activité des forces de police et de la justice, puisque ce fut unilatéral. Pour rien ne compte la coopération entre la France et l’Espagne dans leur lutte commune contre le terrorisme. Ce fut unilatéral. Pour rien ne comptent les dénonciations de la terreur, une société debout, refusant de céder à la peur. Ce fut unilatéral.



Si on fait le bilan des actions contre la terreur au Pays Basque français, alors, effectivement, elles n’ont compté pour rien dans la reddition de l’ETA. Aucune manifestation, aucune solidarité avec les élus menacés, aucune déclaration contre la terreur. D’ailleurs, la dissolution d’Iparretarrak fut effectivement unilatérale. Personne ne sait pourquoi elle a commencé et pourquoi elle a terminé.



Mais dans cette société basque atone, aphone, craintive, terrorisée par son ombre, que cette société considère que les combats de la société basque espagnole ne fut pour rien dans la fin d’ETA est une insulte  à ses combats, à son courage, insulte aux victimes, insultes aux élus qui se présentaient aux élections malgré les dangers de mort.



De temps en temps, dans les rues de Bayonne, ces chantres de l’unilatéralisme dansent dans les cimetières, boivent sur les tombes, piétinent les véritables artisans de la paix que furent Basta Ya et poussent même l’imposture jusqu’à voler leur nom, à plagier leurs slogans, à contrefaire leur courage.



Ils ont entièrement raison. Ils crient, ils hurlent, ils chantent la même chanson : puisque nous n’avons rien fait contre la terreur, si les terroristes se sont arrêtés, ce fut une décision unilatérale. Cette reprise du discours de l’ETA est une célébration de leur propre couardise.

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